L’URSSAF admet une certaine tolérance, quant aux cotisations sociales des cadeaux et des bons d’achat offerts aux salariés par le Comité d’Entreprise. En effet, en fonction de leur valeur, ces cadeaux ou bons d’achat peuvent bénéficier d’une exonération. Toutefois, un récent arrêt de la Cour de cassation vient stipuler que la circulaire ACOSS de 2011 n’avait aucune valeur juridique.
Une exonération de cotisations sociales
Les cadeaux et bons d’achat octroyés gratuitement aux salariés sont considérés comme des avantages en nature. Sur ce principe, ils devraient être réintégrés dans l’assiette du calcul des cotisations sociales. Toutefois, l’ACOSS (Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale) admet une certaine tolérance et a donc mis en place un principe d’exonération applicable sous certaines conditions.
De ce fait, la circulaire ACOSS de 2011 stipule que les cadeaux et bons d’achat offerts, par année et par salarié, qui n’excèdent pas le seuil de 5% du plafond mensuel de la sécurité sociale, soit 3.269 euros en 2017, bénéficient d’une exonération de cotisations sociales. Ainsi, le plafond d’exonération s’élève à 163 euros par année et par salarié.
En cas de dépassement de ce plafond, les cadeaux et bons d’achat peuvent être exonérés si cet avantage en nature réuni 3 conditions liées à un évènement particulier :
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il est attribué en relation avec un événement particulier (mariage, PACS, naissance ou encore Noël) ;
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il est utilisé de façon déterminée (conformément à l’événement qui est à l’origine de l’attribution du bon d’achat) ;
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le montant est conforme aux usages.
Dans ce cas, le seuil des 5% est applicable par événement, jugé séparément et non plus de manière globale.
Ce que dit la Cour de cassation
Dans un arrêt du 30 mars 2017, la Cour de cassation vient de juger la circulaire ACOSS de 2011 comme n’ayant aucune valeur juridique. La Cour juge que seules les circulaires émanant du Ministre de la Sécurité Sociale peuvent être opposables à l’URSSAF.
De ce fait, suite à cette décision, la Cour de cassation rend possible toutes actions de redressement sur les cadeaux et bons d’achat offerts aux salariés qui n’auraient pas été réintégrés dans l’assiette du calcul des cotisations sociales.
Il convient de noter que l’URSSAF a pour interlocuteur l’employeur lui-même. De ce fait, en cas de redressement, c’est à lui que seront réclamées les charges sociales non réglées. Celui-ci pourra, dans un second temps, se retourner contre le CE et lui faire supporter cette charge de cotisations.